Au moins 32 civils camerounais ont été tués dans le village de Ngarbuh, région anglophone du Nord-Ouest, ont affirmé plusieurs sources, attribuant la responsabilité à l’armée.

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Les faits se sont produits le 14 février lors d’«une attaque meurtrière contre le village de Ngarbuh dans le département du Donga Mantung », a annoncé dans un tweet l’avocat Felix Agbor Balla Nkongho, président du Centre pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique (CHRDA).

« 27 corps ont été retrouvés vendredi après un raid de l’armée contre ce village. Cinq autres corps ont été retrouvés plus tard dans des brousses de Ngarbuh, samedi matin, pendant des fouilles », a-t-il souligné à Anadolu.

« Il faut urgemment mener des enquêtes sur ces meurtres et les coupables traduits en justice », a plaidé l’avocat.

« Nous ne pouvons pas prêcher l’unité et l’indivisibilité du Cameroun, et à la suite massacrer ceux dont nous sommes sensés protéger », a réagi dans un communiqué, le parti politique Popular Action Party (PAP).

«La souffrance, les tueries et la mort sont désormais la norme. Comment en sommes-nous arrivés là pour que la vie humaine perde toute sa valeur ? Nous devons tous rechercher la paix avant que ce pays ne perde son âme. Je prie pour toutes les victimes », a réagi sur Tweeter, l’avocat Akere Muna, candidat à la présidentielle de 2019.

L’armée et le gouvernement camerounais n’ont pas encore réagi à ces accusations.

En avril dernier, Human Rights Watch avait également accusé l’armée camerounaise d’avoir tué cinq civils lors d’une « attaque meurtrière » contre un village de la région anglophone du Nord-Ouest.

« Se fondant sur des entretiens avec 10 témoins et habitants et sur un examen de sources vidéo et photographiques », l’ONG « a constaté que les victimes avaient été exécutées (…) alors qu’elles tentaient de s’enfuir au moment où les forces de sécurité investissaient leur quartier, à proximité duquel est situé un camp de séparatistes armés ».

L’armée du Cameroun s’est livrée à un regain de violence ces dernières semaines, qui a donné lieu à des dizaines d’homicides et contraint des milliers de personnes à quitter plusieurs zones des régions anglophones, a déclaré Amnesty International le 6 février 2020.

Selon l’ONG, l’armée et les séparatistes commettent des exactions dans ces deux zones. Ici, les combats ont déjà fait plus de 3.000 morts depuis 2017 et forcé plus de 700.000 personnes à fuir leur domicile.

Dans ces deux régions anglophones, seulement 15% des inscrits ont exercé leur droit de vote pendant la présidentielle de 2018.

Actucameroun

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