Il s’en est allé à l’âge de 81 ans, le patriote, le chantre du panafricanisme, l’artisan de paix et de l’édification d’une Afrique nouvelle, l’homme des lettres et des arts.

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Oui, l’ancien Premier ministre Edem Kodjo a dit adieu au monde des vivants. Même si l’on peut parler d’une symphonie inachevée, ce grand homme a marqué l’histoire d’une empreinte indélébile. Son héritage à l’endroit de la postérité est immense.

Il y a quelques mois, des rumeurs avaient circulé sur son décès. Elles furent immédiatement démenties. Mais comme le dit un adage : « il n y a pas de fumée sans la flamme ». En effet, les apparitions publiques du président de la fondation Pax Africana étaient devenues rares, voire, inexistantes. Des informations annonçaient son hospitalisation.

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Toutefois, aucune information officielle ne circulait sur son état de santé. Et au moment où notre pays à l’instar du reste du monde mène une lutte acharnée contre la pandémie du coronavirus, la nouvelle tombe comme un coup de massue. Les réseaux sociaux et les médias notamment en ligne sont les premiers à avoir annoncé la mort de cette icône.

Au sein de la population, la nouvelle s’est vite répandue. Il fallait accepter l’évidence. Cette fois-ci, ce n’est pas une rumeur. Edem Kodjo a bel et bien tiré sa révérence. Plusieurs personnalités lui ont déjà rendu hommage. Parmi elles, le ministre togolais des Affaires étrangères, le professeur Robert Dussey, écrit sur son compte twitter : « tu resteras toujours une référence pour nous ».

 « Kodjo a été un brillant intellectuel, homme d’Etat distingué et chevalier infatigable de la Paix. Que l’exemple de ce grand panafricaniste continue à inspirer tous les Africains », a déclaré de son côté le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat.

Une disparition dans un contexte particulier

L’ancien Premier ministre Edem Kodjo est parti dans un contexte particulier. En effet, toutes les attentions sont actuellement dirigées vers la lutte contre le Covid-19. Au point où tout le monde a été surpris par cette nouvelle.

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Or, il fallait s’y attendre, vu que le président de Pax Africana était avancé en âge et malade. Et le contexte dans lequel son décès est intervenu a poussé certains de nos compatriotes à se demander s’il était mort du coronavirus.

Et bien non, Edem Kodjo était hospitalisé depuis plusieurs mois à Paris suite à un Accident vasculaire cérébral (AVC). Et à son âge un AVC ne peut qu’être fatal. Mais, il aura donné au Togo et à l’Afrique tout ce qu’il avait. Même si par endroits, l’on peut aussi parler d’une symphonie inachevée.

Que manque-t-il à la symphonie d’Edem Kodjo ?

Dans son pays, l’ancien Premier ministre aurait voulu voir le processus de démocratisation connaître un autre sort. Même si aujourd’hui, grâce aux efforts du chef de l’Etat Faure Gnassingbé et au renoncement à la haine par le leader historique de l’opposition Gilchrist Olympio, l’on assiste à un renouveau, il faut admettre que des personnalités comme Edem Kodjo ont souffert de l’intransigeance de la classe politique togolaise. Il en a d’ailleurs gardé des séquelles jusqu’à sa mort.

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Ceux qui l’on vilipendé doivent en avoir le regret aujourd’hui. Ont-ils au moins eu le temps de lui présenter leurs excuses ? Les gens comme Edem Kodjo ont tout simplement eu tort d’avoir trop tôt eu raison. Mais l’histoire se charge déjà de leur rendre justice.

Sur le plan continental, il s’est donné entièrement par son engagement à la tête de l’OUA, par ses écrits et sa fondation pour que la paix règne sur le continent et que ce dernier connaisse un développement harmonieux.

Là encore l’on peut parler d’une symphonie inachevée, parce que l’Afrique a encore d’énormes défis à relever pour son essor. Les dirigeants du continent noir ont tout intérêt à considérer les conseils des devanciers comme Edem Kodjo, si l’on ne veut pas continuer de tourner en rond jusqu’au centenaire des indépendances des pays africains. Edem Kodjo peut à juste titre être classé dans la lignée des Mandela.

Togo Matin

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