Le 5 février 2005, le vieux « Timonier », rongé par la maladie, un œdème pulmonaire -même s’il a toujours clamé qu’il est immunisé contre la maladie et qu’il n’a jamais attrapé le moindre palu dans sa vie-, est mort de sa propre mort dans les cieux tunisiens. Après 38 ans de règne sans partage à la tête du Togo.

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« Le Grand Baobab de Pyas’est éteint en silence et en apesanteur, à dix mille mètres au-dessus de la terre des hommes, sur un lit d’avion, entouré de bouteilles d’oxygène, si loin de son village, de ses parfums et de ses sortilèges… », écrit à l’époque « Jeune Afrique ».

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En héritant du pouvoir d’Etat en 2005, Faure Gnassingbé avait aussi hérité du parti de son père, de son appareil et de ses viles méthodes. Un passif un peu trop lourd à porter sur ses frêles épaules. Il faut tuer le père pour mieux vivre.

La première chose que le fils qui a capté le pouvoir dans la ruine, le sang, les pleurs, la désolation, a fait, a été de commettre un parricide politique en mettant à mort le parti chéri de son père, le Rassemblement du peuple togolais (RPT) qui avait dominé la politique togolaise pendant 43 ans. Sur les cendres fumantes de l’ancien parti unique, vit le jour le 14 avril 2014, à Blitta, le nouveau parti du fils, l’Union pour la République (UNIR).

Par ailleurs, comme si son patronyme « Gnassingbé » était également trop lourd à porter, il a tenté de se défaire de cette étiquette dynastique. La preuve, pour les différentes élections présidentielles auxquelles il a participé, ses affiches de campagne ne portaient que son prénom « Faure ».

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Idem sur les nombreux posters que nous avons observés hier jeudi à Lomé lors du démarrage de la campagne électorale. « Allons-y Faure ! », telle est l’inscription sur les affiches.  Même s’il affirme dans une interview en 2017 qu’il est le fils de Gnassingbé et qu’il en est fier, ses actes prouvent le contraire.  C’est la deuxième « mort » de Gnassingbé Eyadema.

En se débarrassant du RPT et en tentant de dénier son patronyme, Faure Gnassingbé voulait ainsi effacer l’un des éléments de l’héritage de son père, mais aussi rompre avec ce sombre passé. On se rappelle ses fameux slogans, « Lui c’est lui, et moi c’est moi » ou encore « un Leader nouveau, un Esprit nouveau » pour marquer la rupture avec son père.

 Même si dans les faits, rien n’a véritablement changé après 15 ans de règne du fils. La dissolution du RPT n’a été qu’une manœuvre en trompe-l’œil. Faure Gnassingbé a repris à son compte les méthodes des plus hideuses et les plus décriées de l’ancien parti unique. Les fraudes électorales, les tripatouillages de la constitution, la force brute, la violence, la corruption, les crimes économiques, etc. demeurent la marque de fabrique, le fil-rouge du régime actuel.

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La troisième mort d’Eyadema, c’est quand un certain Christian Trimua, pour tenter de dédouaner son champion Faure Gnassingbé, couvre le père de celui-ci d’opprobre et de tous les péchés. Ceux-là même qui ne juraient que par Eyadema trouvent aujourd’hui que sa gestion du pays a été calamiteuse. « Lorsque le président de la République a accédé au pouvoir au Togo, en 2005, il a hérité d’un pays socialement délabré, économiquement exsangue et politiquement divisé », déclare Trimua.

Pourtant, Faure Gnassingbé qui est né avec une cuillère d’or dans la bouche, a passé le plus clair de sa vie aux côtés de son père au palais. Du vivant du vieux, il avait déjà à charge la gestion des biens de la famille, et l’accompagnait dans ses déplacements. En plus, il a été député et a participé au tripatouillage de la Constitution en 2002.

Il était également ministre des Mines et des Télécommunications jusqu’à la mort de son père. D’après le zélé ministre Trimua, toute la responsabilité de cette gestion effroyable du pays incombe à Gnassingbé Eyadema et à lui seul.

Liberté

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