Vendredi 05 avril 2019, le Chef de l’Etat, Faure Gnassingbé a lancé, à Tsévié, 35 Km de Lomé, une campagne de vulgarisation du Programme national de développement (PND, 2018-2022). L’objectif est, selon les initiateurs, d’amener les populations à s’impliquer dans la mise œuvre du PND.
Les marches synchronisées auxquelles a appelé, le samedi 13 avril dernier, ont été étouffées et réprimées. Au compteur, un mort, des blessés et des militants du parti au cheval arrêtés. Hormis les partis Togo Autrement, la CDPA et Les Démocrates, la solidarité agissante devant caractériser toute l’opposition a fait défaut.
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De 10 à 03
Sur dix (10) villes choisies, le Parti national panafricain (PNP) a été contraint à manifester seulement dans trois. Il s’agit notamment de Sokode, Afanyan et Lomé où, particulièrement, la manifestation a été circonscrite à Togblekope, dans la banlieue Nord de la capitale. L’opposition entre manifestants gonflés à bloc et la horde de forces de sécurité déployées sur le terrain a débouché sur des échauffourées faites de poses de barricades, gaz lacrymogènes, jets de pierres et course-poursuites. Avec malheureusement, une vie perdue de plus sur la Terre de nos Aïeux.
Répressions….
«Malheureusement, on a enregistré un mort. Pour le moment, les circonstances de ce décès ne sont pas encore élucidées. Mais une chose est claire, il n’est pas mort par balle», a annoncé, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le Gal Yark Damehame. Et de poursuivre en supputant qu’il se pourrait que la victime, enregistrée à Bafilo, ait succombé dans une bousculade. Toutefois, précise-t-il, «seuls les résultats du médecin légiste pourrons nous situer».
… Et condamnations
Au sein du parti que préside Tikpi Atchadam, la consternation est grande. «Le PNP condamne avec la dernière énergie, la violation de la liberté de manifestation et autres Droits de l’Homme et les libertés publiques», écrit, dans un communiqué, ce parti qui , par la même occasion informe du saccage du domicile de son président national, Tikpi Atchadam Salifou par des hommes en uniforme. Des arrestations suivies de l’embastillement de trois vigiles qui y assurent la sécurité. Tout en prenant à témoin la communauté internationale, les organisations de la Société civile et celles défenseuses des Droits Humains, le PNP en appelle à la vigilance et à la détermination des Togolais épris de changement et d’alternance à ne point ceder à la répression et aux méthodes d’intimidation du pouvoir cinquantenaire de Lomé.
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Si les condamnations ont certes fusé de certains partis de l’opposition, il n’en demeure pas moins vrai qu’elles restent, tout de même, insuffisantes pour dissuader un pouvoir répressionniste que celui de Lomé, dans son obsession hégémonique . En clair, au-delà des communiqués et des soutiens, il serait plus bénéfique pour cette classe politique d’aller au-delà des mots. Ceci, en mutualisant leurs efforts et énergies dans les rues pour défendre, dans une dynamique unitaire, la légitime cause que sont les réformes institutionnelles et constitutionnelles.
Allez au-delà des mots !
Le samedi, le Pnp s’est retrouvé seul dans son initiative, à l’image d’un chasseur seul devant des loups, dans une jungle. Et entre résigner et aller à l’abattoir, le choix est clair. En étouffant la marche du Pnp, c’est toute l’opposition qui se retrouve désormais menacée dans son droit de manifester librement sur la voie publique. Et cela repose justement la question de l’unicité de l’opposition qui tarde toujours à être concrète et sincère. Que d’hypocrisie, que d’unions de façade, que de coups bas, que d’égos, de tribalisme obstru et de médisance…
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Des vices qui ont toujours saboté la lutte au profit de l’autre aile d’opposants mercantilistes qui n’ont pour seuls soucis que de servir leurs propos intérêts. Aujourd’hui, le constat est encore patent et parlant. Pendant que la C14 se disloque, certains partis, comme pour s’en réjouir, se lancent dans la mobilisation, certainement dans la perspective des Locales qui s’avancent à grands pas. Ceci, sans même daigner manifester aux côtés et condamner la répression des marches. Autrement, si ce n’est pas moi, ce ne serait point l’autre. L’éternel problème de l’opposition togolaise qui, à cette allure, déroule de plus belle le tapis rouge au pouvoir de Lomé.
Source : Fraternité No.311 du 17 avril 2019

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