Au Togo, même si le pouvoir politique semble autoriser les manifestations politiques et pacifiques, elles ne sont toujours pas sans conséquences tant sur les manifestants que sur les organisateurs. Souvent, l’on note des intimidations, des arrestations et même parfois des portés disparus. Sur cette dernière situation, l’on peut enregistrer depuis le 08 décembre 2018 la disparition du sieur Koffi Agékou Kangnivi. Depuis presque 3 mois, sa famille est à sa recherche. Aucune information. C’est tout simplement la désolation.
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Tout le Togo se rappelle que le 08 décembre 2018, la coalition des 14, principal regroupement politique de l’opposition au Togo a lancé une manifestation de rue pour dénoncer l’organisation unilatérale des élections du 20 décembre ainsi que le non respect de la feuille de route proposée à l’époque par la CEDEAO pour une sortie de crise. En bon militant et sympathisant du Parti National Panafricain (PNP), parti membre de la coalition, Koffi Agékou Kangnivi a quitté la maison au quartier Bè à Lomé, quartier au cœur de la capitale Lomé et reconnu comme fief de l’opposition pour se rendre à cette manifestation. Mais il ne reviendra plus à la maison. Sa famille jusque là n’a aucune nouvelle de lui.
Un mois après, c’est-à-dire en Janvier dernier, la famille Kangnivi était face à la presse pour expliquer la situation et interpeller les autorités sur la disparition de ce militant de l’opposition. Cette rencontre avec les hommes de médias a permis à sa famille de placer les faits dans leurs contextes historiques.
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Enlevé le 22 juin 2019
Tout a commencé en juin plus précisément le 21 juin 2018 où à son retour du service, sa petite sœur lui tend une enveloppe. Là dedans, se trouve une convocation de la gendarmerie. La convocation qui selon son colocataire est amenée par deux agents lui demandait se présenter à la sûreté nationale le lendemain, c’est-à-dire le 22 juin 2018 à 18h 30. Mais Koffi Agékou Kangnivi ne s’est pas rendu à la sûreté nationale. Le lendemain, 23 juin, dans la nuit profonde, c’est la gendarmerie qui une fois de plus est venu le chercher manu militari. Malgré sa résistance, il a été emmené à une destination inconnue comme cela a toujours été l’habitude des forces de l’ordre et de sécurité togolaises. Après des recherches, il a finalement été localisé et retrouvé dans la réserve de la gendarmerie au quartier Agoè.
Torturé à la gendarmerie à Agoè pour avoir participé aux manifs de la C14
Le séjour de Koffi Agékou Kangnivi n’a pas été de tout repos. Il a connu des traitements inhumains et dégradants, des tortures tant corporelles que psychiques. C’est souvent le sort réservé aux militants de l’opposition quand par malheur ils se retrouvent dans les mailles de la gendarmerie.
Après plusieurs tractations, il sera libérer une dizaine de jours plus tard. Contre toute attente, Il est reproché au sieur Koffi Agékou Kangnivi sa participation aux manifestations des marches de la C14 mais surtout sa demande à ses camarades de lutte de son parti politique le PNP de non participation à la prière musulmane qui devrait se tenir en marge du Ramadan et à laquelle devrait prendre part d’important membre du gouvernement.
Cette décision de boycott lancée par le sieur Koffi Agékou Kangnivi était une façon pour ses compagnons de lutte essentiellement d’ethnies musulmanes de protester contre le régime en place et sa gouvernance. Mais selon les investigations, il serait reproché à Kangnivi Koffi le fait d’être l’auteur de la vidéo dans laquelle des éléments non identifiés ont tiré sur un jeune de 12 ans à Agoè le 08 décembre 218.
Enlevé une nouvelle fois le 8 décembre 2018 et porté disparu depuis cette date
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Dans la nuit du 8 décembre, une équipe de la gendarmerie constituée de 8 agents ont débarqué au domicile de Koffi Agékou Kangnivi pour des perquisitions. Des perquisitions qui se sont révélées infructueuses. Toutes la nuit jusqu’au petit matin, les véhicules de la gendarmerie n’ont cessé de faire le tour du quartier. La famille de Koffi Agékou Kangnivi dans l’angoisse lance un appel aux autorités togolaises et aux associations des défenseurs des droits de l’homme afin que leur fils soit retrouvé.
Source : Le Correcteur

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