« La mauvaise réputation du charognard est déjà faite dès la naissance »(Proverbe Burkinabé)

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Le Togo a décidément du mal à se départir de sa réputation sulfureuse. Ce p’tit bled, naguère considéré comme la Suisse de l’Afrique, est au cœur de toutes sortes d’activités pas du tout vertueuses pour ne pas dire criminelles.

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Nous avons publié hier lundi 21 septembre, une enquête réalisée par la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENEZO) et le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) qui classait le Togo parmi les pays à haut risque de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme. L’enquête fait suite à des documents ayant fuité du Bureau de lutte contre les crimes financiers au sein du département du Trésor américain. Ces documents sont des rapports que la Bank of New York Mellon (Bnym), l’une des banques les plus renommées aux Etats-Unis, a adressés au département du Trésor américain chargé de répression des blanchiments et de lutte contre le terrorisme. Les rapports de la banque concernent plus de 100 transferts d’argent qualifiés de transactions bancaires suspectes impliquant des sociétés écrans. Parmi la liste figure le Togo comme l’un des pays à haut risque de blanchiment d’argent.

Ce n’est pas la première fois que notre pays est éclaboussé. Aux premières années de Faure Gnassingbé au pouvoir, le Togo avait été accusé de plateforme de trafic de drogue, de blanchiment d’argent et de financement de terrorisme et nobélisé dans la corruption. Notre pays était indexé de servir de base arrière du Hezbollah, un mouvement terroriste selon les Etats-Unis. Ce qui avait obligé le Secrétaire d’Etat américain Hillary Clinton à effectuer début 2012, une visite à Lomé pour discuter avec les autorités togolaises. Mais la visite d’Hillary Clinton a été présentée par le régime comme une victoire diplomatique de Faure Gnassingbé. Alors qu’il n’en était rien.

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Au cours des mêmes années, les rapports du think tank américain Global Financial Integrity (GFI) et de l’ONG Open Society Initiative pour l’Afrique de l’Ouest (OSIWA) avaient placé le Togo à la tête du hit-parade des pays les plus affectés par l’évasion fiscale en Afrique. GFI avait décrit une situation alarmante. Les chiffres dévoilés par les deux ONG avaient montré l’ampleur des flux financiers illicites, surtout quand on les compare aux budgets en matière de santé et d’éducation. Tenez, 8233 milliards FCFA avaient été frauduleusement sortis du Togo au cours du premier mandat de Faure Gnassingbé. C’est à cette époque qu’il déclarait qu’une minorité a fait main basse sur toutes les richesses du pays.

En 2016, c’est au tour de « Panama Papers » de faire des révélations qui ont fait l’effet d’une bombe et suscité une vague d’indignation dans l’opinion. Ce qu’on avait appelé le « Wacemgate » révélait comment la fortune de magnats indiens du Togo finissait dans les paradis fiscaux à travers un entrelacs de sociétés-écrans créées par le cabinet panaméen, Mossack Fonseca, aux îles Vierges britanniques. Le comble, parmi les actionnaires des sociétés offshores des deux hommes d’affaires indiens figurent en bonne des officiels togolais dont le Premier ministre Sélom Klassou, mais aussi de nombreuses autres personnalités dont les revenus s’évaporaient dans les paradis fiscaux.

Aujourd’hui, les projecteurs sont à nouveau sur le Togo, le plaçant au rang d’une république bananière et d’un Etat voyou.

Médard Amétépé

Source : Liberté Togo

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