La culture d’ananas est une activité assez répandue au Togo surtout dans la région maritime et des plateaux. Dans certains milieux, elle est une culture de rente et représente la principale source de revenus de certaines communautés. Ces fruits tropicaux s’exportent énormément vers l’Europe et l’Amérique. Et pourtant, la situation financière des producteurs de cette culture semble inchangée.

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Cette culture est-elle vraiment rentable pour ses producteurs ? Comment la filière d’ananas togolaise pourrait-elle se relancer ? Aurait-elle nécessairement besoin d’un accompagnement financier ? Et si c’est le cas, à quoi devrait servir cet accompagnement ?

Fioklou Koudossou, ingénieur en génie électrique qui s’intéresse de très près à la filière ananas au Togo propose dans ce document les étapes à suivre pour sauver la filière de l’impasse.

    La rentabilité

18 mois après avoir semé les rejets d’ananas, les fruits d’ananas peuvent être cueillis puis consommés ou vendus aux clients à savoir les transformateurs locaux et surtout les exportateurs. Le reste est écoulé sur le marché local.

A partir d’un hectare, un producteur a la possibilité d’obtenir entre 55.000 et 60.000 pieds d’ananas. Ces derniers produisent entre 1,0 kg et 1,5 kg de fruits revendus en moyenne à 100 F CFA le kilo.

Ainsi pourrions-nous conclure qu’un hectare d’ananas rapporte une coquette somme de 9.000.000 F CFA l’équivalent d’un salaire mensuel de 500.000 F CFA au producteur.

Un bilan qui semble positif lorsqu’on omet de considérer les dépenses occasionnées par cette culture du semis à la récolte évaluées à 3.300.000 F CFA au moins.

   L’état de la filière d’ananas au Togo

Et pourtant le constat est amer, les producteurs sont loin de s’enrichir grâce à cela. Seule une minorité arrive à tirer son épingle du jeu. Cette situation oblige les plus jeunes à quitter leurs localités puisqu’ils ne reconnaissent guère en cette activité une source de revenus satisfaisante.

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Qu’est-ce qui explique cette situation et comment la filière d’ananas togolaise pourrait-elle se relancer ?

Pour certains la solution est claire, un accompagnement financier est nécessaire. Nous allons analyser cinq axes d’investissement : la matière première, le milieu, le matériel, la méthode et enfin la main d’œuvre.

  Investir sur la matière première

Jusqu’à preuve du contraire, les producteurs ne se sont jamais plaints des rejets d’ananas qu’ils sèment : ils sont satisfaits de la présentation de leurs fruits. Ces rejets étant adaptés à l’environnement ambiant et globalement rentable à la récolte.

  Investir sur le milieu

Cela reviendrait soit à augmenter le domaine de production soit à améliorer la qualité de leurs zones de cultures avec l’apport de produits adaptés.

  Investir sur le matériel

Cela soulagerait énormément les producteurs dans leurs activités mais n’augmentera guère le bénéfice si la superficie exploitée n’augmente guère.

   Investir sur la méthode et la main d’œuvre

C’est l’un des points capitaux qui pourraient faire bouger les choses surtout la méthode de vente de ces produits aux exportateurs et spéculateurs à des prix peu avantageant.

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Comme solution certains producteurs misent sur le rassemblement en syndicat ou encore en coopérative de tous les producteurs d’ananas afin de faire front commun pour dire non à l’exploitation abusive qu’ils subissent de la part des exportateurs. Une autre option qu’ils pourraient adopter serait la mise en commun de leurs terres puis la location de machines agricoles pour faciliter l’entretien de leurs champs.

Ainsi, les producteurs d’ananas ont besoin d’accompagnement financier qui servirait à faire évoluer la main d’œuvre. Cette dernière ne doit plus traîner, il est temps pour tous les producteurs d’ananas togolais de se rassembler au sein d’une seule et unique entité qui les formera, défendra leur droit et gèrera les accompagnements financiers dont ils pourraient bénéficier.

Source: agridigitale.net
 

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