L’Office Togolais des Recettes (OTR) ne cesse de confirmer sa sulfureuse réputation. Cette fois-ci ce ne sont pas les méthodes peu orthodoxes envers les partenaires économiques qui sont en cause mais bien l’indélicatesse de certains de ses agents. Depuis une semaine le Service de Recherche et d’Investigation (SRI) de la Gendarmerie nationale est à l’offensive pour démanteler un vaste réseau mafieux composé des agents de banque et de l’OTR au cœur d’une fraude bancaire sans précédent.
C’est au premier chant du coq du jeudi de la semaine dernière que certains présumés faussaires ont été cueillis dans leur sommeil. Selon des sources autorisées le réseau était sous surveillance depuis plusieurs mois et s’apprêtait à transférer d’un compte de l’OTR à Orabank vers un autre 458 millions de francs CFA. Selon des sources proches de l’enquête, tous les comptes de l’OTR dans plusieurs banques de la place sont touchés par ce scandale et le préjudice s’élève à plusieurs centaines de millions. Les arrestations tant à l’OTR que dans les banques continuent.
Au sein même des banques on cherche à savoir si les comptes des particuliers ont été aussi visités par le réseau mafieux. Ce réseau composé d’agents de l’OTR avec des complicités dans les banques ont mis en place un stratagème qui leur permettait d’opérer en toute tranquillité. « Ils disposaient des prototypes de signatures et des numéros de confirmation », selon un agent d’une banque qui s’est exprimé sous le sceau de l’anonymat avant d’ajouter : « Ils imitent les ordres de virement et lorsqu’on appelle pour confirmer c’est leur complice au sein même de l’OTR qui décrochent pour donner l’accord et le scénario est parfait.
L’agent de banque n’a d’autre choix que de suivre la procédure habituelle sur le compte et il envoie à son chef pour validation avant d’introduire les données dans le système bancaire ». Les failles du système qu’exploitent les agents indélicats se trouvent dans le dispositif de l’OTR mais certaines sources pointent du doigt des responsabilités à un niveau plus élevé au sein des banques. Les investigations se poursuivent pour démanteler l’ensemble du réseau mais aussi évaluer l’ampleur des dégâts.
L’OTR traine de plus en plus une sulfureuse réputation qui remonte à sa gestation issue de la fusion précipitée des impôts et des douanes avec à sa tête la nomination d’un étranger Henri Gapéri qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Le Rwandais a finalement été débarqué du poste de Commissaire Général avant la fin de son mandat sans aucune explication officielle convaincante. A la création de l’OTR, il avait été dit que tout était mis en œuvre pour que les nouveaux agents recrutés ne se livrent à la corruption. Outre les salaires particulièrement confortables qu’ils perçoivent avec des indemnités, une section anti-corruption est créée au sein même de la boite.
Ces conditions et un dispositif pas assez efficace pour dissuader les agents qui se livrent à un rançonnement systématique des citoyens et des hommes d’affaires obligés de payer régulièrement des dessous de table. Selon un cadre même de l’OTR la course à l’enrichissement des nouveaux agents est sans commune mesure d’où le courage dont certains font preuve au point de dévaliser dans les banques les comptes de leur propre structure.
Source : www.icilome.com
 

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3 Commentaires

  1. […] Service des recherches et d’investigation (SRI), l’Office Togolais des recettes (OTR), la Justice, voilà les bras forts du régime RPT-UNIR. Ils sont brandis comme l’épéé de […]

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